Sri Dalada Maligawa (Temple de la dent sacré), Kandy, Sri Lanka : Histoire
Kandy fut la capitale des rois du Sri Lanka de 1592 à 1815. Profitant d'une défense naturelle constituée d'un environnement montagneux et d'un accès difficile, Kandy réussit à rester indépendante jusqu'en 1815 et ce malgré les différents envahisseurs hollandais, portugais et anglais. La ville est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO, en grande partie grâce à son temple de la dent sacré. Abritant, selon les croyances, une dent du Bouddha retrouvée dans les cendres de sa crémation, le Sri Dalada Maligawa est en effet le monument majeur de la ville, et le lieu de pèlerinage incontournable de toute la communauté bouddhiste du Sri Lanka, son rayonnement allant même bien au-delà des frontières de l'île.
Wimaladharmasuriya I (1592 - 1603) fut le premier roi à choisir Kandy comme capitale royale et décida d'y faire construire un temple à deux étages pour abriter la relique sacrée, probablement par conviction religieuse, mais également par souci d'asseoir sa légitimité. De nos jours, les vestiges de ce temple originel n'existent plus. Wimaladharmasuriya II (1686 - 1706) fit alors construire un temple à trois étages et son fils Viraparakrama Narendrasinha (1706 - 1738), le dernier roi à gouverner le pays, fit à son tour construire un nouveau temple, sur les ruines de celui édifié par son père. Le dernier roi du Sri Lanka, Sri Wickrama Rajasinghe (1797 - 1814) fit, quant à lui, construire le Pattirippuwa (l'octogone) qui, à l'origine, faisait partie du palais royal et était utilisé par le roi pour s'adresser à ses compatriotes. De nos jours, le Pattirippuwa fait partie intégrante du temple et abrite d'anciens textes écrits sur feuilles d'ola.
Sri Dalada Maligawa (Temple de la dent sacré), Kandy, Sri Lanka : Visite
Le temple, situé sur la rive nord du lac artificiel de Kandy, comprend de nombreux bâtiments annexes éparpillés au sein d'un grand ensemble, toujours très fréquenté du petit matin à la fermeture nocturne.
L'entrée du temple se fait à travers la «Maha Vahalkada» (1). Deux murs latéraux s'en échappent perpendiculaires condamnant l'accès au temple. Leur paroi extérieure s'appelle "Walakulu Bamma" (mur des nuages) tandis que la paroi intérieure s'appelle "Diyareli Bamma" (mur d'ondulations de l'eau). Ces deux murs contiennent des anfractuosités régulièrement espacées dans lesquelles des lanternes à l'huile sont placées la nuit à l'occasion des grandes processions.
Après avoir passé la "Vahalkada" et les douves, nous atteignons une magnifique "Makara Thorana" (l'arche des dragons) (5), avant d'emprunter le tunnel "Ambarawa" (6) qui débouche au rez-de-chaussée du temple, où une chambre appelée "Pallemaluwa" (8) rectangulaire et au toit couvert d'or occupe la quasi-totalité de la cour intérieure.
Devant le Pallemaluwa, un espace quadrillé de piliers en bois, appelé "Hevisi Mandapaya" (la cour des joueurs de tambours) (7) accueille, chaque matin et chaque soir, des musiciens qui jouent de leurs instruments au moment où les pèlerins peuvent s'approcher de la relique sacrée à l'étage supérieur.
La relique dentaire est conservée à l'étage supérieur dans la chambre appelée "Vadahitina Maligawa" au sein du Pallemaluwa. La porte de cette chambre est recouverte d'or d'argent et d'ivoire. La relique des dents est enfermée dans sept coffres d'or clous de pierres précieuses. Le cercueil extérieur est clouté par des pierres précieuses offertes.
L'un des rares qui aient vu la relique sacrée, en dehors des gardiens, s'appelle John Davy. Après l'avoir vu en 1817, il publia en 1821 dans son livre "Un compte de l'intérieur de Ceylan" un croquis de la fameuse dent sacrée. Selon sa description, celle-ci se trouvait à l'intérieur de 5 cercueils d'or, la relique elle-même étant enveloppée dans une feuille d'or placée dans un étui en or recouvert de diamants et de rubis. Il décrit l'emboitement des différents cercueils tous autant richement décorés d'émeraude, rubis et autres diamants. La dent, quant à elle, était de couleur jaune brunâtre à la base tronquée.
Derrière le temple, à l'opposé du tunnel d'accès, se trouve le Musée national de Kandy (15), bâtiment qui abritait autrefois les concubines des rois de Kandy et qui contient maintenant de nombreuses reliques royales et nobles, dont les trônes, les sceptres et les épées de cérémonie datant des XVIIe et XVIIIe siècles. C'est également ici que les chefs de Kandy se sont finalement rendus aux Britanniques en 1815. Après avoir déposé le roi impopulaire Sri Wickrama Rajasinha, les chefs rebelles réalisèrent qu'ils furent manipulés par les britanniques et que ceux-ci ne quitteraient pas la ville.
Sri Dalada Maligawa (Temple de la dent sacré), Kandy, Sri Lanka : l'attentat
Difficile de parler de ce temple parmi les plus sacrés du monde bouddhiste sans évoquer l'attaque terroriste à la bombe perpétuée par les tamouls des LTTE le 25 janvier 1998, tuant 8 personnes et blessant 15 autres. Début d'une triste série d'attaques contre des centres religieux et culturels, à la valeur inestimable et bien souvent inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO...
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