Ruines de Saint-Paul 大三巴牌坊, Macao 澳门 : Une façade pour seul témoin de l'ancien "Vatican de l'Est"
L'église de Saint-Paul, a été construite en 1565 en annexe au collège des Jésuites de Saint-Paul, la première institution universitaire de type occidental en Extrême-Orient. L'église, à l'exception de la façade, fut construite en bois et torchis.
En 1595, un incendie causa des dommages importants à l'église et au collège. Le collège fut rapidement reconstruit, mais l'église ne fut réparée qu'en 1602. Profitant des travaux de restauration, elle fut embellie pour devenir une grande basilique. À cette époque, c'était la plus grande église catholique d'Asie et était souvent appelée le «Vatican de l'Est». Une inscription en latin, à gauche de la base de la façade, confirme cette date de reconstruction: "Année de 1602, Macao consacre à la Bienheureuse Vierge Marie". Les jésuites furent obligés de l'abandonner en 1762, quand ils furent expulsés par les autorités portugaises qui bannirent la Compagnie de Jésus. En 1835, entre 18 heures et 20 h 15, un feu violent, dont l'origine est attribuée aux cuisines du Collège, se répandit rapidement, détruisant complètement le collège et l'église. Seule la façade de granit échappa à la destruction. Les croyants attribuèrent bien entendu le fait que la façade parvienne à échapper à la destruction à un authentique miracle de Dieu. L'église ne fut jamais reconstruite.
Ruines de Saint-Paul 大三巴牌坊, Macao 澳门 : Une façade pensée pour imposer la doctrine des jésuites
La façade et l'escalier monumental ne furent achevés qu'en 1640. La façade imposante de granit fut travaillée pendant de nombreuses années, par des exilés chrétiens japonais et des artisans locaux, sous la direction du jésuite italien Carlo Spinola. Elle mesure 23 mètres de large et 25,5 mètres de haut. Cette façade fut construite sur la base du concept classique de l'ascension divine, divisée en cinq niveaux horizontaux surmontés d'un fronton triangulaire. Chaque niveau de la façade représente un état du chemin spirituel ascendant du croyant au Paradis. Le fronton (le cinquième et dernier niveau) symbolise donc la Sainte Trinité, qui vit au Paradis.
La façade baroque est richement décorée - désolé pour la liste à la Prévert qui suit!- d'images bibliques, de représentations mythologiques, de symboles du Paradis, du mystère pascal, d'inscriptions religieuses en chinois, de chrysanthèmes japonais, d'une caravelle portugaise, de lions chinois, de sculptures et de statues en bronze des fondateurs des Jésuites, de la Vierge Marie, de l'enfant Jésus, d'anges et de démons.
C'est une pièce architecturale très rare avec ses éléments d'influences européennes, chinoises et japonaises. Elle fut pensée par les jésuites comme un véritable sermon et la synthèse doctrinale, enseignant aux gens, à travers les images et les inscriptions en chinois et en latin, la doctrine catholique et les principaux enseignements défendus, le rôle particulier de la Vierge Marie dans le salut, la messe, la question de la justification, les saints, etc.
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