Oamaru, Ile du Sud, Nouvelle-Zélande
Nous atteindrons en fin de matinée la ville d’Oamaru, Ile du Sud, Nouvelle-Zélande depuis le Mont Cook. Nous n’avons rien d’autres de prévu pour la journée et cela tombe plutôt bien car l’ambiance surannée qui se dégage des lieux nous attire immédiatement. Le temps semble avoir suspendu son vol. De vieilles voitures américaines jalonnent l’artère principale tandis que trônent fièrement de vieux bâtiments, tantôt d’institutions bancaires de style néo-classique, tantôt d’anciens entrepôts marchands ou bien encore d’anciens hôtels aux façades richement décorées, signe d’une ancienne ville prospère. Et c’est là le mystère d’Oamaru. Tout donne l’impression que soudainement, une crise a balayé, en quelques années, le dynamisme économique de la ville et les richesses accumulées. Depuis lors, il semblerait que rien n’est changé, comme si la ville attendait le retour de la prospérité disparue.
Afin de satisfaire ma curiosité, j’ai donc fait des recherches sur l’histoire de la ville (les sources sont de langue anglaise).
Histoire d’Oamru, Ile du Sud, Nouvelle-Zélande
La région semble avoir été habitée par les Maoris à partir du XIIe siècle. James Cook croisa au large de la baie d’Oamaru en Février 1770, mais n’y resta que 4 jours. Les premiers européens à véritablement visiter la côte furent les chasseurs de phoques en 1814. Un manuscrit, découvert en 2003, rapporte l’histoire suivante, au moment de la « guerre des chasseurs de phoques » qui les opposaient aux Maoris :
De retour d’une expédition lancée à l’invitation d’un grand chef Maori d’Akaroa, les indigènes trouvèrent des chasseurs de phoques endormis dans leur barques posées sur la plage. Plus de 100 hommes furent appelés et virent tuer 5 Européens et puis les mangèrent. Deux des sept chasseurs réussirent à s’échapper dans l’obscurité s’enfuir jusqu’à Goodwood, au bout d’une longue marche de deux jours et deux nuits.
Après le pillage du village fortifié de Kaiapoi près de la Christchurch moderne en 1831, les réfugiés venus du sud eurent la permission de s’installer dans la région et le site d’Oamaru devint petit à petit un village.
Les chasseurs de baleines visitèrent également cette partie de la côte dans les années 1830. Le Jason, par exemple, probablement de New London, États-Unis, fut signalé au large de la baie avec à son bord plus de 2500 barils (400 m3) d’huile, le 1er Décembre 1839.
Plus de colons européens arrivèrent dans la région d’Oamaru dans les années 1850. Certaines anecdotes révèlent l’âpreté des premiers arrivants comme celle d’Hugh Robison qui vivait dans une hutte de terre construite le long de la rivière en 1853 le temps que son élevage de moutons prenne de l’ampleur et devienne rentable. En 1859, Oamaru fut officiellement reconnue comme une ville par le gouvernement provincial d’Otago qui recensa déjà plusieurs centaines d’habitants en 1860. La ville se développa comme un centre de services pour l’arrière-pays agricole et devint rapidement un port important pour le commerce et la pêche. Une digue fut construite à partir de 1871 pour assurer un abri sûr aux navires et renforcer ainsi la place portuaire de la ville.
Avec le développement du pastoralisme et de l’industrie de la viande congelée, Oamaru prospéra. Des institutions scolaires re renom se développèrent. Le calcaire, localement abondant, permit aux architectes locaux de construire de nombreux bâtiments étonamment élaborés pour une région aussi éloignée. Deux architectes laissèrent une empreinte historique dans la vieille ville. Il s’agit de Thomas Forrester (1838-1907) et de son fils JM Forrester (1865-1965). À l’époque de la dépression des années 1880, Oamaru devint la «ville la mieux construite et la plus hypothéquée de tout l’Australasie». Un facteur majeur dans la quasi-faillite d’Oamaru fut la construction d’un aqueduc achevé après 3 années de travail en 1880. Ce grand exploit d’ingénierie remplaça le vétuste approvisionnement en eau (obtenu à partir des ruisseaux locaux) en un réseau délivrant de l’eau pure en quantité abondante depuis la rivière Waitaki jusqu’à la ville par un long canal ouvert de près de 50 km. Il fut utilisé jusqu’en 1983.
Même avec un développement ralenti, la population continua de croître jusqu’en 1970. Mais avec la fermeture du port et l’économie néo-zélandaise au point mort, Oamaru se trouva durement touchée. En réponse, elle commença à se réinventer, devenant l’une des premières villes de Nouvelle-Zélande à réaliser que son patrimoine historique était un atout.
Un musée d’art public, la Galerie Forrester, ouvrit en 1983 dans le bâtiment de style néo-classique de la « Bank of New South Wales », dessinée par R.A. Lawson. La restauration d’autres bâtiments eut également lieu. Le « Oamaru Whitestone Civic Trust » fut créé en 1987 pour réaménager l’ancien quartier marchand et portuaire.
Visite d’Oamaru, Ile du Sud, Nouvelle-Zélande
La vieille ville mérite vraiment de s’y arrêter et déambuler le matin et le soir pour profiter de la lumière du levant et du couchant sur les bâtiments historiques est vivement conseillé. Plusieurs restaurants permettent de goûter une nourriture traditionnelle, tournée soit vers les produits de la mer, soit vers les produits de la chasse.
Laisser un commentaire