Chatham Saw Mill, Port-Blair, Iles Andaman, Inde

Port-Blair nous réserve plein de bonnes surprises. Nous profitons effectivement de notre matinée libre avant d'embarquer vers l'île Havelock pour visiter cette scierie gouvernementale.

A priori, rien de bien d'excitant, mais s'il on se fie à notre guide, ce site fait partie des sites à visiter. Nous déciderons de nous y rendre en tuk-tuk (60 INR). Ces quelques 15mn sont déjà très agréables en tant que tel. Nous rejoignons la côte Nord de Port-Blair pour la longer jusqu'à l'île Chatham reliée à la ville par une route-pont. Juste après avoir franchi le petit bras de mer, se trouve cette scierie fondée par les anglais en 1836 et qui avait la réputation d'être, à l'époque, l'une des plus importantes de toute l'Asie. 10 INR par personne suffisent pour rentrer sur le site. Nous ne savons pas vraiment ce que nous allons y trouver, mais le sourire de nos filles en tuk-tuk est un bon présage. 

Passés la porte principale, nous découvrons des amas de bois, de planches, de troncs de chaque côté de la route. De vieux rails serpentent également le long de la route. L'endroit grouille de personnes, mais nous ne comprenons pas tout de suite que c'est en fait un site encore en activité. Nous imaginions visiter un musée retraçant l'histoire d'une vieille scierie, et nous voilà au beau milieu d'une usine avec ses flux de matières premières, ses ouvriers, ses manutentionnaires, son service de maintenance, ses ateliers, ses produits sortants, ses entrepôts, ses clients qui viennent récupérer leur commande. 

Un peu par hasard, en fait en suivant un couple de touristes indiens, nous entrons dans un grand bâtiment, situé en bordure de mer. C'est effectivement par là que d'imposants troncs sont amenés à la scierie et tirés par des élingues attachés par des ouvriers. Le bâtiment s'étire dans l'axe des grandes scies qui, étape par étape, transforment ces immenses troncs pouvant mesuré un bon mètre de diamètre en planches, poutres ou aux autres éléments nécessaires aux travaux de charpenterie, de menuiserie et de construction. 

Nous suivrons le flux de l'usine et découvrions toutes les étapes, par nous-mêmes, sans guide et sans avoir reçu la moindre consigne de sécurité. Et il faut dire que nous sommes bien loin des standards occidentaux. Aucun capotage, aucune protection des angles rentrants, aucune protection individuelle (les ouvriers portent des sandales en guise de chaussures de sécurité, ils approchent les planches à proximité des lames rotatives sans aucune protection et travaillent dans un vacarme assourdissant  sans aucune protection auditive). 

Et le tout sans aucune volonté de cacher ces risques évidents que le gouvernement fait courir lui-même à ses employés. J'ai l'impression de plonger au temps de Zola, au début de l'ère industrielle. Cela me permet de mesurer également tous les progrès qui ont été faits depuis. Même si visiblement, il reste encore beaucoup à faire dans ces petites entreprises locales...

La visite est véritablement intéressante pour celui qui manifeste de la curiosité aux choses industrielles. Peu de lieux offrent une telle expérience. 

Nous passerons environ 2h sur les lieux avant de prendre un Tuk-Tuk pour revenir dans le quartier de la Clock-Tower où nous mangerons dans un restaurant végétarien. 

Puis, il est rapidement temps de nous diriger vers l'embarcadère où nous prendrons le ferry pour l'île Havelock. En entassant nos 4 gros bagages, nous arriverons à ne prendre que deux Tuk-Tuks! Bel exploit! Arrivés à l'embarcadère, il nous faudra passer un contrôle de sécurité de notre permis d'accès aux îles Andaman, puis aller au comptoir d'enregistrement un peu à la manière d'un aéroport et enfin déposer nos bagages qui seront chargés dans un camion pour être enfin transbordés dans le ferry. Nos places y sont réservés, et nous serons un peu déçus que l'accès aux ponts extérieurs soient interdits aux passagers.