Apamée آفاميا : Une cité romaine important au carrefour des routes vers l'Orient
Après Hama, l'Oronge poursuit son cours vers le nord-ouest et vers la grande dépression du Ghab. Cette ancienne zone très marécageuse d'environ 40km2 a été asséchée et des fossés d'irrigation y ont été creusés. On prétend que dans l'Antiquité, la pharaon Thoumotsis III venait ici chasser l'éléphant. Environ mille ans plus tard, Hannibal y apprenait aux Syriens comment utiliser les éléphants pour faire la guerre. Sur la crête orientale de la vallée gisent les ruines de l'ancienne cité d'Apamée ("Afamia" en arabe) qui s'appelle aujourd'hui Qala' at al-Mudiq.
Fondée au IIe siècle av. J.-C. par Seleucos 1er, qui lui donna le nom de sa femme, la ville devint un important centre commercial et le carrefour des routes vers l'Orient. Elle était reliée par une route à Lattaquié qui lui servait de port. A son heure de gloire, Apamée était peuplée d'environ 500 000 habitants (dont 120 000 étaient libres). Elle reçut la visite de nombreux dignitaires, parmi lesquels Marc-Antoine, accompagné de Cléopâtre, lorsqu'il rentra de sa campagne contre les Arméniens sur l'Euphrate.
La cité déclina après l'époque romaine, mais reprit de l'importance au moment des croisades, lorsque le commandant normand Tancrède s'en empara. Son occupation fut néanmoins brève, car Nur al Din reprit la ville quarante-trois ans plus tard, en 1149. Les fortifications qui entourent le sommet de la colline et dominent la vallée sont encore debout. Elles furent restaurées après les tremblements de terre de 1157 et 1170.
Apamée آفاميا : Visite
Les colonnes redressées du cardo, long de 2 km, paraissent assez incongrues au milieu des champs de blé. Elles datent du IIe siècle et portent des cannelures verticales ou torsadées. La rue était fermée au nord par la porte d'Antioche et au sud par la porte d'Emèse (Homs). Sur toute la longueur du cardo et du decumanus (qui sert aujourd'hui de route d'accès au site), le sol est jonché de grands blocs de pierre qui faisaient autrefois partis de monuments (temple, théâtre, églises, boutiques,...). Nombre d'entre eux sont sculptés ou comportent des inscriptions en grec. Le site couvre une large superficie, et même dans le secteur où les reconstructions ont commencé, les fouilles sont encore loin d'être terminées.
Lorsqu'on approche du site en venant du village, les premières ruines importantes que l'on aperçoit sont celles du théâtre, en grande partie détruit par les tremblements de terre et les pillages. Son diamètre est de 135 mètres, ce qui en fait le plus grand de ce genre en Syrie. Au sud du croisement du decamanus et du cardo se dressent sur la droite un grand bâtiment circulaire en ruines (érigé au Ve siècle sous Justinien) et de l'autre côté du cardo, une église. A l'extrémité du decamanus, se profile parmi les ruines une villa romaine à gauche et une cathédrale du Ve siècle sur la droite. Sous ses ruines furent découvertes les deux superbes mosaïques qui sont exposées au musée du village.
De retour au croisement et en regardant vers le nord du cardo, il y a les restes du nymphée de la ville et un peu plus lin, sur la gauche, l'agora (marché). Derrière, se tenait un temple dédié à Zeus.
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