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Lifou, Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie

Lifou, Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie : La plus grande

Avec son contour affectant la forme d’un animal fabuleux à la gueule largement ouverte, Lifou, dont la superficie de 1 150 KM2 la fait plus grande que Tahiti, est la plus étendue de l’archipel. La jolie baie de Sandal, ouverte vers l’ouest, au fond de laquelle se trouve Chépénébé, est le meilleur mouillage, mais la baie de Chateaubriand, sur les bords de laquelle s’est construit Wé, possède une magnifique plage. Dans cet atoll corallien dont les trois étages superposés s’élèvent jusqu’à 104 mètres près du cap de la Flotte, au sud, l’ancien lagon intérieur constitue une vaste plaine, monotone et sans relief, où le sol est composé de corail mort dans les creux duquel quelques cultures sont effectuées, mais la principale production de l’île reste le coprah.

 

 

 

Lifou, Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie : De « Cannibal Charley » aux rivalités religieuses :

Dumont D’Urville semble avoir découvert l’île le 16 juin 1827 et la baptisa Chabrol, en l’honneur du ministère auquel il devait son expédition, nom qui fut ensuite supplanté par une transcription du nom autochtone Dé’u. Il y trouva des chefferies vraisemblablement organisées depuis le début du XVIIIe siècle par les émigrants polynésiens aujourd’hui « fondus » dans le peuple mélanésien. Les premiers catéchistes, débarqués sur l’île en 1842, trouvèrent un ancien matelot de santalier qui avait entièrement adopté les moeurs des indigènes, y compris l’anthropophagie et le surnommèrent «  Cannibal Charley ».

Parmi ces premiers catéchistes, on compte Fao, un jeune polynésien de Rarotonga, venu de Maré. Il enseigna la Bible et, à la suite d’une victoire de Boula, grand chef du Loessi, sur son ennemi héréditaire, Ukeneso, grand chef du Wet, Boula se convertit au protestantisme. Mais Ukeneso se sentant en état d’infériorité, rechercha l’appui des prêtres catholiques. Il s’ensuivit, en 1859, une lutte d’influence, à la fois religieuse et nationale entre les prêtres français et les pasteurs britanniques. En 1864, le gouverneur Guillain décida d’y mettre fin. L’existence des missions anglaises était reconnue, mais l’enseignement en français leur fut imposé.

Lifou, Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie : La sous-préfecture et les grandes chefferies :

Le chef de la circonscription administrative des îles Loyautés réside à Wé qui est également le siège de la commune former par l’île. La division selon les anciens districts subsiste cependant avec, à leur tête, le grand chef traditionnel. Ils sont au nombre de trois : le Wet, au  nord, chef-lieu Chépénéhé, bien que le grand chef réside à Nathalo ; le Gaïtcha, au centre, chef-lieu Duéulu, et le Loessi au sud, chef-lieu Mou.

Lifou, Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie : Wé, chef-lieu sous les cocotiers.

Très joliment située au bord de la baie de Chateaubriand,  [prononcez Oué] est l'agglomération la plus importante des îles Loyauté, bien que n’étant pas la résidence historique du grand chef. Elle groupe un millier d'habitants répartis en quatre tribus : Hnasse, Qanono, Hnapalu et Luecilla. C'est sur l'ancien champ de bataille où s'affrontèrent les guerriers du Wet et du Loessi que Fao, brisant le tabou, fonda une mission protestante où personne ne devait résider sur cette terre souillée de sang. En bordure de la mer, on peut voir le tombeau de Fao, à côté d‘une curieuse église catholique aux deux tours rondes et crénelées.

Lifou, Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie : : Eglise catholique de Wé

 

Lifou, Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie : Dans le Wet, au nord de l'île

A Wanaham, se situe l'aérodrome près duquel un curieux monument en forme de bassin avec inscriptions formées de coquillages, fut construit pour commémorer le passage du Général de Gaulle, en septembre 1956. En realite, le general, empêché par le mauvais temps, ne put se rendre à Lifou.

Nathelo, à 3 km de Wanaham, groupe la résidence du grand chef du Wet et la mission catholique fondée en 1865. L'église, flanquée de deux clochers carrés à toit pointu, a été construite en 1881 par le R.P, A. Rosier. A l'intérieur,  figurent des peintures naïves au plafond. Au fond de la place, s'élève l'habitation moderne du grand chef, derrière laquelle se dresse la case traditionnelle, sans doute la plus belle de la Nouvelle-Calédonie, qui date du siècle dernier. Entourée d'une palissade et construite selon la méthode mélanésienne, elle est recouverte de paille et ses murs sont constitués de bambous et de feuilles de cocotier. Elle mesure plus de 12 m de diamètre. Le pilier situé au milieu de la double porte d'entrée représente l'atési (ministre) chargé du maintien des rites. Le pilier central symbolise le grand chef supportant la tribu et chaque pilier du pourtour figure un atési. L'ensemble, y compris la charpente de la toiture, est entièrement monté à l'aide de ligatures, sans le moindre clou.

Lifou, Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie : La case du grand chef de Nathalo

 

A Doking, tribu très bien située au bord de la falaise qui surplombe d'une quarantaine de mètres une jolie baie où l'eau, d'une grande pureté, reflète les ravissantes couleurs bleues et vertes des fonds coralliens. De l'autre côté de la baie, dans la falaise, la grotte funéraire des chefs de Doking est fermée de gaulettes qui constituent les offrandes de la tribu à ses chefs défunts.

A Chépénéhé [prononcez Xépénéhé) dont le nom signifie " l'arrivée des bateaux"
Bien que n’étant pas la résidence du grand chef puisqu'il demeure à Nathalo, Chépenehe a été choisie comme chef-lieu du Wet en raison de la qualite de son mouillage à laquelle il doit son nom. Sa baie offre un joli site entre les falaises de la pointe d'Eacho, dont vous apercevez la blanche chapelle, et la pointe de Chepenehe. Au mois d'août, vous aurez peut-être la chance d'apercevoir des cachalots qui viennent s'y réfugier avec leurs petits. Un bassin creuse dans le corail sert à la fois de port et de parc à poissons. Face à ce petit port, le monument aux morts porte l'inscription, en langue lifou : "Voici les hommes qui sont morts pour la France pendant la guerre de 1914-1918 (suivent les noms des soldats décédés). Gloire, victoire et paix pour eux. Au temps des grands chefs (suivent les noms des chefs)". Prés de là se dresse une roche de corail d'une vingtaine de mètres de hauteur dans laquelle s’ouvre une grotte, face a la mer. Dans le village, un temple qui date de 1866, une petite couleuvrine placée devant la gendarmerie  et les murettes de corail qui clôturent les jardins et interdisent aux porcs de s'échapper de leur enclos.

 

A 3,5 km de Chépénéhé, Eacho (ou Easo) est une petite tribu dont le nom signifie "le feu qui fume" car les baleiniers venaient, autrelois, sur la jolie plage proche du village, allumer des feux pour dépecer les baleines. L'église, au lourd clocher cylindrique a été construite en 1893. C'est à Enu, tout près d'Eacho, que débarquèrent, le 11 avril 1858, les RR.PP. Palazy, Favre et Bernard, missionnaires catholiques. En allant au bord de la falaise, nous arrivons à la chapelle de Meékétépoun construite pour commémorer cet événement, sur un promontoire dominant la baie d'où nous découvrons une jolie vue.

Lifou, Iles Loyautés, Nouvelle-Calédonie : L'église construite en 1898

 

 

 

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