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LE GRAND CANAL 大运河, le plus long canal du monde

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Le plus long canal du monde

Le Grand Canal, le plus long canal au monde, s’étirait autrefois de Bèijing à Hángzhōu sur près de 1 800 km. Il illustre merveilleusement le savoir-faire chinois dans le domaine de l’ingénierie hydraulique (ponts à tablier coulissant, écluses, pompes à godets, norias), mais également en matière de techniques de navigation (voiles, gréement, godille chinoise, diversité des barques, sampans,et autres jonques).

Aujourd’hui, seule la moitié de cette voie d’eau reste navigable en certaines saisons. Selon le gouvernement, les vastes travaux de dragage entrepris depuis 1949 l’auraient rendu praticable sur 1 100 km. Toutefois, la profondeur du canal ne dépasse pas 3 m et, à certains endroits, sa largeur n’atteint pas 9 m. Ajoutez à ces données les vieux ponts de pierre qui ponctuent son cours et vous pourrez en conclure que la navigation se limite en certains endroits aux petites embarcations à fond plat. Plusieurs portions du canal sont envasées depuis des siècles.

Il retrouve un cours normal au sud du fleuve Jaune où, dans un souci de promotion touristique, il devient navigable toute l’année. La section Jiàngnan (Hángzhōu, Sūzhōu, Wuxi et Changzhou) se compose d’un écheveau de canaux, de rivières et de lacs de raccordement.

 

Carte du grand canal
Carte du grand canal

 

L’histoire du Grand Canal

La construction du Grand Canal dura plusieurs siècles. Si les 85 premiers kilomètres furent achevés en 49S av. J.-C., la gigantesque tâche qui consistait à relier le fleuve Jaune (Huang Hé) et le Yangzi (Chang Jiâng) fut entreprise à l’époque Sui, entre 605 et 609, avec une multitude d’ouvriers enrôlés. Le développement du canal se poursuivit au cours de la dynastie Yuan (1271-1368).

Il permettait au gouvernement :

  • d’exploiter les richesses croissantes du bassin du fleuve Jaune
  • de transporter des marchandises (notamment le sel et le grain) vers la capitale
  • de créer une unité politique et économique dans une Chine morcelée
  • d’assurer les flux migratoires
  • d’Irriguer les terres d’un peuple agraire
  • de dompter les eaux : une préoccupation séculaire des Empereurs de Chine

 

Ce fut ausi un enjeu conflictuel entre les deux grands pôles de développement chinois : Pékin et Shanghai.

 

Le transfert des eaux Sud-Nord : un enjeu hydroélectrique, environnemental et politique

Depuis les années 50, la Chine projette de transférer 40 à 70 km3 d’eau du bassin du Yangzi vers la Chine du Nord qui souffre d’une grave pénurie. La dissymétrie climatique, qui caractérise le pays entre un Sud arrosé et un Nord aride, s’est aggravée depuis deux décennies en raison de fluctuations climatiques et de l’assèchement récurrent du fleuve Jaune :  » le fléau des fils de Han « .

Le détournement des eaux Sud-Nord, vital pour la région de Pékin, est lié à la construction du barrage des Trois Gorges. Le projet est à l’échelle de la Chine, gigantesque, puisqu’il concerne un volume annuel supérieur à 10 km3 (10 milliards de mètres cubes).

L’enjeu est économique et politique. La plaine du Nord est essentielle à l’économie agricole de la Chine. Elle possède 40 % des terres cultivées du pays, produit 23 % des grains et 40 % du coton. Grenier de la Chine, elle fournit du blé, du sésame, de l’huile, du tabac, des fruits et consomme 80 % de l’eau de Chine du Nord.

Pour réaliser ce transfert, il est prévu de construire deux canaux, d’utiliser le tracé du Grand canal et ainsi répartir ce flux en trois tronçons, Est, Centre et Ouest. Le débit prévu est de 2 200 m3/s, c’est dire l’énormité du projet qui en fait le plus grand transfert d’eau au monde. En dehors des considérations économiques, la raison d’être du barrage et du transfert des eaux est aussi d’assurer de façon durable le développement de la Chine du Nord. L’eau est vitale pour Pékin comme elle l’est pour Shanghai. L’enjeu du projet est celle d’une concurrence entre les deux grands pôles de développement chinois.

Le Grand Canal de Chine sera-t-il classé comme patrimoine de l’humanité ?

Le gouvernement chinois souhaite introduire une demande pour classer le Grand Canal qui relie Bèijing à Hángzhōu comme patrimoine de l’humanité à l’Unesco. Une telle classification permettrait de mieux protéger cette construction humaine datant du 13e siècle de notre ère, et qui rempli toujours des fonctions primordiales tant dans l’économie que dans la culture chinoise.

Le Sud du Grand Canal et les Villages d’eau

Le vaste arrière-pays de Shànghǎi, constellé de lacs, compte ainsi de nombreux villages d’eau, en partie reconvertis en villages – musées, qui méritent tous une visite. Y dormir une nuit permet même d’entendre le silence, un luxe quand on vit à Shànghǎi!

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